Tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia) ©Thibaut Pilatte
Le tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia) est l’une des quatre espèces de tamarins lions. Celui-ci se reconnaît car il arbore un manteau totalement doré au contraire des 3 autres espèces. Il vit en petits groupes, principalement composés de 4 à 6 individus. Arboricole, il se déplace d’arbre en arbre en sautant. Sa queue lui sert de balancier. Son niveau de sociabilité est assez développé. Il communique à travers des vocalises et des gestes. La communication olfactive est aussi très utilisée. Il possède de longs doigts fins, ils lui permettent d'arracher l’écorce à la recherche d’insectes. Il se nourrit également de fruits. Des observations ont rapporté que des individus équipés de collier émetteur s’en servaient pour se toiletter et d’extraire l’écorce à la manière d’un outil. Comme la plupart des callitrichidés, il met au monde généralement des jumeaux. Ils resteront accrochés aux adultes du groupe, chaque individu du groupe s’occupe des petits.
Mata atlântica ©WWF
Un habitat fragile
Le tamarin lion doré vit dans la forêt Atlantique au Brésil, aussi appelée Mata atlântica. Les autres espèces de tamarin lion vivent également dans cette zone. On estime que seulement 40% de l’aire de répartition du tamarin lion doré est protégée. L’UICN préconise aujourd’hui le reboisement de ces forêts et la mise en place de corridors permettant de connecter les forêts. Ces actions permettent de réduire la consanguinité chez les différentes espèces et de réduire les rencontres avec l’Homme. En 2012, la Banque Mondiale donne 44 millions pour la création d’un corridor au Mata atlântica et un autre en Amazonie. Le WWF travaille pour encourager les efforts de préservation et annonce une stabilisation de la population de jaguars dans la région. Signe que ces efforts servent et que l’utilisation d’espèces “parapluies”, c’est-à-dire mettre en avant des espèces emblématiques pour préserver un milieu et tout son écosystème, fonctionne.
Tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia) ©Thibaut Pilatte
Un trafic intensif
Animal mignon, petit et coquin, il n’en fallait pas plus pour que le trafic ravage les populations de tamarins lions. En 1970, il n’en restait que 200 ! Heureusement, des actions sont mises en place et l’espèce passe en Annexe I de la CITES, le commerce international est donc interdit. Sous la pression d’ONG internationales et d’écologistes brésiliens, des mesures sont prises et un vaste programme est mené.
Une collaboration internationale
Un studbook est créé, permettant de gérer les populations captives dans le monde entier. En 2010, on compte 528 individus. En Europe, le tamarin lion doré fait partie d’un EEP, c’est à dire d’un élevage conservatoire, géré par le Zoo de Bristol. En 2001, l’EAZA lance une campagne et lève plus de 200 000€ pour sauver le petit callitrichidé et son habitat. De nombreuses réintroductions ont lieu sous le Golden Lion Tamarin Conservation Program. Un projet de réintroduction est en cours dans la forêt de Tijuca au Brésil, une forêt urbaine reboisée où de nombreuses espèces sont petit à petit réintroduites (kinkajou, singe hurleur roux, agouti doré etc…). Aujourd’hui les effectifs remontent petit à petit, il y aurait 1400 individus matures (adultes reproducteurs) et 3700 au total ! Environ ⅓ proviendrait de réintroductions.
Malheureusement une étude en 2019 qui n’a pas été encore publiée annoncerait une perte de 32% des effectifs à cause de la fièvre jaune. Les primates d’Amérique du Sud sont en effet très sujets à cette maladie.
Références :