top of page
  • facebook-logo
  • twitter_socialnetwork_20007
  • Instagram_icon-icons.com_66804
Photo du rédacteurThibaut Pilatte

A la rescousse du tamarin à pieds blancs en Colombie


Tamarin à pieds blancs (Saguinus leucopus)

Tamarin à pieds blancs (Saguinus leucopus) ©Sebastián Ocampo

Classé « en danger » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le tamarin à pieds blancs (Saguinus leucopus) est depuis les années 2000 au bord de l’extinction. Menacé par la déforestation et le braconnage, un plan de conservation international a été mis en place pour sauver cette espèce.

Un primate méconnu du grand public

Facilement reconnaissable, il a le pelage jaunâtre sur le ventre, le dos brun et la tête grise avec une couronne blanche au-dessus des sourcils. Il vit en petits groupes de 2 à 9 individus toutefois des groupes de 15 tamarins ont déjà été observés. Très social, il communique en vocalisant et en laissant des marques olfactives. Arboricole, il se déplace d’arbres en arbres rapidement pour trouver sa nourriture. Son régime alimentaire se compose de fruits et d’insectes. Il prend part à la dispersion des graines. Le tamarin à pieds blancs est diurne c’est-à-dire qu’il est actif le jour. Selon le primatologue Thomas Defler il pourrait y avoir 2 sous-espèces. Une révision taxonomique devrait éclaircir la situation.

©Parque Nacional Natural Selva de Florencia

Un habitat en grand danger

On le retrouve dans les forêts humides et tropicales du centre de la Colombie. Ce petit primate occupe principalement les lisères de forêts et les alentours des cours d’eau. On peut le retrouver jusqu’à 1500 m d’altitude. Environ 50% du territoire de la Colombie est recouvert de forêts soit 59 millions d’hectares. Toutefois cet habitat se réduit et la déforestation est la principale menace pour l’espèce. En 2017, la déforestation en Colombie serait quasiment équivalent à la superficie du Luxembourg. L’expansion des villes, l’extraction de minerais et l’élevages sont les principales raisons de cette destruction. L’accord de paix signé entre le gouvernement colombien et les FARCS en 2016 peut créer une ruée vers les ressources et menacer la forêt.

La menace du braconnage

Il a été prouvé que des tamarins à pieds blancs ont été capturés afin d’être vendus comme animaux de compagnie sur les marchés de Bogota et de Medellin en 2004. L’espèce est inscrite en Annexe I de la CITES. C’est-à-dire que le commerce de ces espèces est interdit sauf à des fins non commerciales comme protéger la conservation ou la recherche.

Un programme international

En 2005, des organismes dont les associations des zoos européens (EAZA) et colombiens (ACOPAZOA) et les ONG Wildlife Conservation Society et Durrell Wildlife Conservation Trust ont créé un programme international de conservation pour le tamarin à pieds blancs. Ils apportent un aide financier et logistique.

Depuis 2006 un élevage ex-situ (hors de son milieu naturel donc en captivité) est mis en place. Les populations captives sont suivies par un studbook. 7 zoos colombiens constituent le programme d’élevage et 17 volières ont été construites sous les conseils des spécialistes de l’EAZA et le WCS. On recense 49 nouveau-nés. En échange de ce savoir-faire et afin de créer un autre élevage, des individus devraient être envoyés prochainement dans des zoos européens.

Une sensibilisation dans une école organisée par l’organisme Conservación del titi gris.

©Conservación del titi gris

Une protection sur le long terme

L’habitat de ce primate étant menacé il était impératif de le sécuriser. Seul le Parque Nacional Natural Selva de Florencia permettait de protéger l’espèce. Des associations tentent depuis de créer une aire protégée dans la montagne de San Lucas. En plus de loger le tamarin à pieds blancs, la zone habrite l’atèle brun (Ateles hybridus bruneus) et le singe laineux de Colombie (Lagothrix lugens) classés tous les deux « en danger critique d’extinction » par l’UICN. L’ONG Conservación del titi gris s’occupe du suivi des populations sauvages et de la sensibilisation auprès des habitants. Ces actions permettent de faire connaître l’espèce auprès des colombiens.

Si l’avenir du tamarin à pieds blancs est largement en suspens des dizaines d’hommes et de femmes se battent chaque jour pour que cette espèce perdure.

Pour en savoir plus :

bottom of page