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Photo du rédacteurThibaut Pilatte

L'hoazin, l’incroyable oiseau au look "préhistorique”


Hoazin (Opisthocomus hoazin)

Hoazin (Opisthocomus hoazin) ©Peter Odekerken



Un casse-tête pour les scientifiques


L’hoazin (Opisthocomus hoazin) a été découvert en 1776. Depuis ce jour, les scientifiques ne trouvent pas de consensus sur l’origine de cet oiseau. Il s’agit de la seule espèce contemporaine des opisthocomidae et des opisthocomiformes. Il faut dire qu’avec son look sorti de la Préhistoire, son physique dénote. La peau de son visage est bleue. Des yeux rouges et une tête crêtée de plumes brun-rougeâtre accentuent cette sensation. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce. Les anglais l’ont surnommé l’oiseau puant pour l’odeur nauséabonde qu’il dégage et son mauvais goût en bouche.

Sa taxonomie et son évolution restent floues. La plupart des études placent l’hoazin comme cousin des galliformes, ordre regroupant par exemples les coqs, les faisans et les hoccos.


Hoazin (Opisthocomus hoazin)

Hoazins (Opisthocomus hoazin) ©Morten Ross



Une large aire de répartition


L’hoazin vit dans toute l’Amazonie, du Centre au Nord de l’Amérique du Sud. Il vit dans les marécages, les marais d’eau douce ainsi que les rives des rivières, des lacs et des ruisseaux. C’est un oiseau grégaire qui vit en groupe familial composé d’un couple et de ses petits. Le territoire est farouchement défendu contre les envahisseurs à coup de parades et de vocalises.

Des fossiles d’opisthocomidae ont été retrouvés en Afrique. La solution probable de cette dispersion est une traversée de l’Atlantique des lointains ancêtres de l’hoazin. La famille est toutefois absente de l’Amérique du Nord.



Reproduction


Le couple construit son nid sur des branches au-dessus de l’eau. La saison de reproduction coïncide avec l’arrivée de la saison des pluies. La femelle pond 2 à 3 oeufs. Le mâle et la femelle se relaient pour couver. La période d’incubation est de 32 jours. Une fois que les oeufs ont éclot, les parents nourrissent les jeunes en régurgitant de la nourriture pré-digérée. Les petits peuvent voler au bout de 70 jours. Une fois adulte, ils pèsent en général 700g pour 70cm. Les territoires étant rares, ils restent la plupart du temps quelques années avec leurs parents afin d’aider à la défense du territoire et à l’élevage des futures couvées.


Hoazin (Opisthocomus hoazin)

Jeune hoazin (Opisthocomus hoazin) ©Hdcooper



Des griffes aux ailes


Autre particularité de l’hoazin, les petits naissent avec des griffes au niveau des ailes ! Le jeune s’en sert pour s’enfuir du nid et grimper aux arbres pour échapper aux prédateurs comme les rapaces, les singes et les serpents. Cette démarche quadrupède peut rappeler celle des géants du ciel qui ont foulé la Terre, comme le Quetzalcoatlus, il y a plusieurs millions d’années.

Grimper n’est pas la seule solution pour fuir face aux prédateurs. Le jeune hoazin peut également sauter du nid et plonger dans l’eau. Il s’immerge jusqu’à ce que le danger soit passé. Le niveau de l’eau est un facteur important, c’est pourquoi la saison de reproduction démarre avec l’arrivée de la saison des pluies. Un timing précis. Ces griffes disparaissent une fois l’oiseau adulte.



Le seul oiseau ruminant au Monde


L’hoazin est folivore, il complète son alimentation par des fleurs et des fruits. Il mange principalement des jeunes pousses et plantes qu’il peut rouler en tube ou en boule. Bien que les oiseaux n’aient pas de dents. Les crêtes kératinées du jabot peuvent jouer un rôle similaire.

D’ailleurs l’hoazin est le seul oiseau ruminant au monde ! C’est le fait de régurgiter les aliments depuis la panse pour les mâcher à nouveau.

Le jabot prend énormément de place dans le corps de l’hoazin, c’est là que la nourriture fermente. Il empiète même sur le sternum, ce qui limite la capacité de vol.

Sa digestion est très lente, elle prend 7 à 45h. Un record.



Références :




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