Une haine historique
Trop souvent stigmatisés dans nos villes certains animaux n’ont pas la vie facile. Ils répugnent, ils donnent un sentiment d’insécurité, de saleté, ils font peur, bref, leur présence dérange.
Pourtant si ces animaux partagent certains de nos lieux de vie ce n’est pas pour rien. Dans un premier temps c’est qu’ils y trouvent de quoi vivre, un espace convenable, des ressources nutritives et que cela favorise leur reproduction. D’ailleurs c’est bien le problème de « prolifération » de ces espèces qui dérangent aussi.
Dans cette catégorie d’espèces animales nous retrouvons les rats, les pigeons, les blattes, les cafards mais nous pouvons aussi avoir les ratons laveurs, les chats et les chiens.
Nous allons nous intéresser à celui qui dans les villes françaises, notamment dans notre capitale, fait le plus parler de lui : le rat.
Rat brun (Rattus norvegicus) ©Mike Rae
Le rat d’égout
Le rat brun (Rattus norvegicus) ou plus communément appelé rat d’égout est une espèce de rongeur que l’on trouve en abondance dans les villes et plus précisément dans les égouts d’où son nom. Il n’entretient pas une bonne relation avec l’espèce humaine. Sa vie en communauté, son régime alimentaire diversifié, ses capacités de rongeurs extraordinaires capables de s’attaquer à des matières telles que le métal et le bois, sa préférence pour les endroits humides n’en fait pas un compagnon idéal. Mais ce qui semble le plus déranger et effrayer les humains, ce sont les risques sanitaires car ils sont généralement associés aux maladies (la leptospirose, La salmonellose, la fièvre d’Haverhill, la tularémie, la méningite, des ténias (dits “vers solitaires”), la jaunisse infectieuse, la peste bubonique, des hantavirus).
Pour attraper ce genre de maladie il faut soit s’être fait mordre par l’un d’entre eux contaminés, ce qui est très rare, soit être en contact avec leurs déjections. Le plus probable est donc qu’un aliment soit contaminé par leurs déjections puis ingéré ou qu’il y est contact entre des objets imbibés et nos mains puis notre bouche.
Pour ces raisons il est nécessaire de prévenir des spécialistes si des rats venaient à vous rendre visite dans des lieux inadéquats.
Cependant ces cas sont très rares et ne justifient pas la haine grandissante qu’il peut y avoir envers eux. De plus, ils sont utiles à la vie que nous menons et il est important d’en avoir conscience avant de se lancer dans une dératisation.
Ces animaux associés à la saleté sont au contraire des agents d’entretien formidables ! Ils détruisent une quantité immense de déchets humains et participent à l’entretien des égouts afin qu’ils ne se bouchent pas.
« Rien qu’à Paris, on estime que la consommation de déchets consommés par les rats serait d’environ 800 tonnes par jour, soit 292 000 tonnes par an. Pour comparaison, cela équivaut à plus de deux incinérateurs pour un budget annuel de 188 millions d’euros. »
Julien Hoffmann, Rédacteur en chef — DEFI-Écologique
Leur présence est donc intimement liée à nos déchets et donc à notre de vie et à NOTRE saleté. Ils ne la produisent pas, ils en sont attirés. Leur nombre n’augmente pas car ils autorégulent leur population en fonction de l’espace disponible et de la nourriture. Ils ne sont pas plus nombreux qu’il y a un siècle, ni même deux.
Certains changements dans leur environnement comme par exemple la crue de la Seine, les délogent et les obligent à se montrer en surface le temps de retrouver un lieu de vie convenable.
Références :
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