Civette africaine (Civettictis civetta) ©Mike Soroczynski
La civette africaine (Civettictis civetta) est un carnivore africain. Bien souvent méconnue contrairement aux grands carnivores d’Afrique, elle est un animal étonnant par son apparence et son écologie.
Taxonomie et description
La civette africaine fait partie de la famille des viverridés. Elle regroupe entre autres, divers carnivores de l’Ancien Monde (Europe, Asie et Afrique). On retrouve par exemple, les genettes, les civettes ainsi que le binturong (Arctictis binturong).
Elle possède un masque facial semblable au raton laveur et un corps assez massif pour une civette. C’est le plus grand viverridé africain et peut peser jusqu’à 15 kg ! Civettictis civetta est reconnaissable par une courte crinière noire qui s’étend sur le dos.
Habitat
La civette africaine s’adapte facilement à différents types de milieux d’Afrique centrale et australe. On l’observe dans des milieux ouverts, types savanes ou forestiers, jusqu’à 5 000 m d’altitude. Elle est rare dans les milieux arides et s’adapte plutôt bien aux milieux dégradés par l’Homme.
Principalement nocturne, elle passe la journée à dormir dans les hautes herbes et fourrés. Elle vit à proximité des cours d’eau permanents.
Civette africaine (Civettictis civetta) ©Marc Henrion
Ecologie
Comme expliqué précédemment, Civettictis civetta est principalement nocturne avec des phases d’activités au petit matin et en fin d’après-midi. Elle est solitaire sauf pendant la période de reproduction. La femelle est polyestreuses. Elle peut faire 2 à 3 portées par an de 1 à 4 petits. Contrairement à de nombreuses espèces, les petits naissent plutôt avancés. Ils ont déjà des poils. A 5 jours, ils peuvent commencer à marcher et jouer à 2 semaines. Ils sont sevrés au bout de 6 semaines. Comme pour la lionne, la femelle transporte ses petits dans la gueule en les prenant au niveau du dos ou de la nuque.
La civette africaine est omnivore au sens du régime alimentaire. Elle se nourrit de fruits, parfois de céréales (blé, orge, maïs), d’oeufs, de reptiles, d’oiseaux, de charognes et de rongeurs. Elle attrape sa proie avec sa mâchoire et brise la colonne vertébrale avant de la dévorer.
La civette africaine n’est pas tout en haut de la chaîne alimentaire et possède également de nombreux prédateurs comme le lion, le léopard, la hyène ou encore certains rapaces.
Des sécrétions de civettes dans le parfum ?
La sécrétion émise par les glandes anales, le musc, sert normalement à marquer le territoire de la civette africaine. Toutefois, pendant des décennies il a été utilisé dans la parfumerie. En 1988, 2 700 civettes sont gardées dans des conditions de vie souvent désastreuses en Ethiopie pour produire ce musc. A l’époque, ce liquide se vendait 438$/kg. 85% de ce musc était exporté vers la France ! Il a été notamment présent dans les parfums Jicky ou Mouchoir de Mr Guerlain. Une forte opposition existe depuis 1970, et les produits de synthèse remplacent peu à peu le musc. Toutefois, en 1999 des traces de musc sont retrouvées dans le parfum n°5 de de Chanel. Malgré le démenti de la marque, les ventes s'effondrent alors au Royaume-Uni. Aujourd’hui, le musc semble avoir été principalement remplacé par les produits de synthèses mais les informations restent floues à ce sujet.
Autres menaces et conservation
Bien que la civette africaine ne soit pas menacée et soit classée “préoccupation mineure” par l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN), l’espèce est chassée pour sa viande. Elle est vendue aux marchés comme viande de brousse. Son joli pelage est aussi un point faible et les peaux sont prisées. Civettictis civetta s’attaque parfois au bétail et au poulaillers. Elle peut être victime de représailles ou d'empoisonnements, bien que ces derniers soient souvent à destination des grands carnivores européens.
Références:
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