top of page
  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Le cagou, l'emblème de la Nouvelle-Calédonie est menacé par les chiens errants


Cagou (Rhynochetos jubatus)

Cagou (Rhynochetos jubatus) ©Frédéric Desmoulins



Endémique de la Nouvelle-Calédonie


Le cagou (Rhynochetos jubatus) est l'oiseau emblématique de la Nouvelle-Calédonie. Il vit dans les forêts humides. Il apprécie les sous-bois ouverts, à moyenne altitude, de 0 à 1400 m d’altitude. Difficile à observer, il est bien implanté dans le parc provincial de la Rivière Bleue mais aussi dans le Parc des grandes fougères avec des populations estimées à respectivement 500 et 1000 cagous. 



Un oiseau unique


Impossible à confondre, on le reconnait par  son plumage gris. Le dimorphisme sexuel est à peine visible. La femelle est seulement différente du mâle sur les barres au niveau des rémiges primaires (grandes plumes au niveau des ailes). Il n'avait pas de prédateurs naturels jusqu'à la colonisation de l’Île par l’Homme, il y a 2300 ans. De ce fait, on suppose qu’il a perdu la faculté de voler car il n’en avait plus besoin. Territorial, il “aboie” le matin et le soir pour signaler sa présence. 

Le cagou est polyandre. Il vit en clan composé d’une femelle et de plusieurs mâles apparentés en plus des juvéniles. La femelle pond 1 seul oeuf à la fois. En général il n’y a qu’une couvée par an. L’oeuf est pondu à n’importe quelle période de l’année sauf en janvier et février. Seulement 42% des nouveaux nés sont des femelles. Ils restent 10 ans dans le clan avant de se disperser. Leur rôle au sein du clan est important. Les groupes composés de plusieurs individus non reproducteurs ont un meilleur taux de succès d’élevage que ceux qui n’en ont pas. Ils protègent les poussins contre les prédateurs et participent à la défense du  territoire contre les intrus. 


L’espérance de vie est d’environ 22 ans en milieu naturel et de 30 ans en captivité.  

Autre particularité du cagou, il est résistant à l’exposition aux métaux lourds. De fortes concentrations ont été retrouvées sur ses plumes. Son habitat n’est pourtant pas réputé pour être pollué. Cela viendrait en réalité de son alimentation composée d’escargots, de larves mais surtout de vers qui peuvent être riches en métaux lourds. 


Parade de Cagous (Rhynochetos jubatus)

Parade de Cagous (Rhynochetos jubatus) ©Isabelle Jollit



Les chiens errants, principale menace


Les populations de cagous ont grandement chuté. La principale menace est celle des chiens errants. Le cagou, cloué au sol, est une proie facile pour lui. En 1993, 17 des 21 oiseaux émetteurs sont tués par des chiens. Rebelote en 2017, 2 chiens tuent 50% des oiseaux émetteurs au Parc des grandes fougères. 75% des clans sont alors décimés. 

Les cochons sauvages peuvent également s’attaquer aux oeufs mais restent une menace mineure. 

La fragmentation des populations et la déforestation impactent également le cagou. L’exploitation des mines de nickel accentue le phénomène de déboisement. 

Le cagou est aujourd’hui classé “en danger” sur la liste rouge de l’UICN. On estime ses populations sauvages à environ 1500. Il y aurait une baisse de 20% de cette population tous les 4 ans. 

Un Plan d'Action pour la Sauvegarde du Cagou a été mis en place à partir de 2009, dirigé par la Société Calédonienne d’Ornithologie (SCO). Les objectifs sont multiples. Comptabiliser les populations restantes, maintenir des corridors et des connexions entre les populations, réintroduire le cagou et sensibiliser le grand public. A partir de 1978, il est élevé en captivité au parc forestier dans le but d’être réintroduit. Quelques individus sont dispersés dans plusieurs institutions dans le monde. En France, il est l’emblème du CAVEX (Conservatoire des animaux en voie d’extinction) où il est élevé avec succès. 




Références :





Comments


bottom of page