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Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Merazonia, le refuge de la seconde chance en Equateur


singe hurleur roux (Alouatta seniculus)

Jeune femelle singe hurleur (Alouatta seniculus) au refuge Merazonia ©Thibaut Pilatte



Créé en 2004 par plusieurs partenaires, le refuge ouvre réellement ses portes en 2009. Il est situé en bordure de Mera, dans la province du Pastaza, à 3 heures de routes de la capitale de l’Equateur, Quito.

100 hectares de forêts sont alors rachetés. Le but ? Offrir une seconde chance à des animaux et pouvoir les réintroduire.


Paresseux à gorge brune (Bradypus variegatus) à Merazonia

Paresseux à gorge brune (Bradypus variegatus) lors de sa réintroduction ©Thibaut Pilatte



Réintroduction


La réintroduction, un sujet qui a fait couler d’encre en France avec les déboires du refuge Rewild. Pourtant ici c’est du concret, en 11 ans d’existence, Merazonia a réussi son pari. Tamarins, singes laineux, singes hurleurs, kinkajous, paresseux, taïras, conures et bien d’autres ont été réintroduits avec succès.

La forêt autour du refuge n’abritait plus de singes hurleurs (Alouatta seniculus). Plusieurs ont été réintroduits alors qu’ils sont arrivés au centre très jeune et orphelins. Les mères sont abattues par des braconniers et leurs progénitures est ensuite revendu comme animal de compagnie. Bien entendu, les besoins de ces animaux ne sont pas assurés, cette forme de captivité ressemble davantage à de la torture. Un jeune singe laineux habillé a par exemple été confisqué dans une famille à Quito. Certains arrivent au centre complètement traumatisés.


A Merazonia pas de selfie avec des animaux ou de caresses. Tout est fait pour une future réintroduction. Les jeunes orphelins reçoivent des “éducateurs”, le but n’est pas d’humaniser ou d’imprégner les petits. Une fois grands et prêts à être relâchés, les animaux sont placés dans une cage tout en haut de la montagne. Ils sont alors nourris à distance via un système de poulis pour qu’ils perdent le contact avec l’Homme.


Quelques animaux de Merazonia ©Thibaut Pilatte



Un modèle économique sur le volontariat


Merazonia a fait le choix d’être fermé au public afin de se concentrer sur le bien-être animal. Les revenus proviennent de dons, de mécénat et des volontaires qui paient “une participation”. Les volontaires travaillent la journée au refuge et dorment sur place. La vie dans la jungle est alors une découverte pour ces étrangers de toute nationalité. Passionné par le monde animal ou en quête d’aventure, chaque parcours est différent. Certains restent seulement 2 semaines mais d’autres plusieurs mois voir années ! Les activités sont variées, elles tournent autour du nourrissage et de l’entretien des enclos.

Pendant la crise du covid, Merazonia ne pouvait pas accueillir de nouveaux volontaires. Ceci a eu un impact financier mais aussi logistique. Certains ont décidé de rester confinés ces longs mois au centre pour assurer son bon fonctionnement. Aujourd’hui, il est à nouveau possible de rejoindre Merazonia.


Photos du refuge et de ses alentours ©Thibaut Pilatte



La tête dans les nuages


Le refuge est situé dans les Andes tropicales. Appelés forêts de nuages ou “cloud forest” en anglais, le climat est moins chaud que dans les plaines (environ 20 degrés) et les forêts à versants de montagnes dévoile un paysage à couper le souffle. Surtout le matin lorsque l’humidité s’évapore et offre ces nuages.

Cette forêt qui borde le Rio Pastaza est un important corridor biologique entre les zones protégées des parcs nationaux du Sangay et du Llanganates.

La biodiversité locale est riche. Des pièges photographiques placés dans la jungle par le personnel du refuge ont révélé notamment des pumas (Puma concolor), ours à lunettes (Tremarctos ornatus) et jaguars (Panthera onca) autour du centre.



Pour en savoir plus : https://www.merazonia.org/en/



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